Un taux de phosphates qui s’emballe, et voilà l’équilibre de l’eau qui vacille, sans prévenir. Même lorsque tous les indicateurs semblent dans les clous, la piscine peut basculer au vert en un clin d’œil. Ajouter du chlore, c’est parfois comme souffler sur des braises : l’effet attendu n’est pas toujours au rendez-vous, et certaines algues, plus coriaces, en profitent pour s’installer durablement.
À cela se greffent les traitements inadaptés, une filtration qui peine à suivre ou des épisodes météo imprévisibles qui compliquent l’affaire. Pourtant, il existe une série d’étapes concrètes pour retrouver une eau limpide, à condition d’adapter précisément l’entretien à la réalité de chaque bassin et de ne rien laisser au hasard.
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Pourquoi l’eau de la piscine vire-t-elle au vert ?
Voir sa piscine verte du jour au lendemain a de quoi surprendre, même les propriétaires les plus expérimentés. En cause, une prolifération d’algues qui s’étend à toute vitesse et transforme l’eau en un voile dense, parfois presque fluorescent. Difficile alors d’imaginer se baigner sereinement, tant pour le plaisir des yeux que la sécurité sanitaire.
L’eau ne change pas de couleur sans raison. Plusieurs déséquilibres ouvrent la voie à cette métamorphose : une désinfection insuffisante (chlore ou brome), un pH hors des valeurs idéales, une filtration défaillante. Les conditions extérieures jouent aussi leur partition : fortes chaleurs, soleil tapant, orages soudains. Enfin, les débris organiques, feuilles, pollens, insectes, qui s’accumulent au fond du bassin apportent aux algues toute la matière dont elles ont besoin pour exploser.
Voici les principaux déclencheurs à surveiller de près :
- Un taux de chlore ou de brome trop faible laisse le champ libre aux algues.
- Un pH en dehors de la fourchette idéale (7 à 7,4) limite l’action des désinfectants.
- Une filtration qui ne suit pas laisse les matières organiques et micro-organismes s’accumuler.
Quand ces facteurs se conjuguent, le terrain devient idéal pour les algues. À la moindre faille dans la gestion des paramètres, l’eau, limpide le matin, peut virer au vert le soir même. Seule une vigilance continue et un suivi précis des réglages permettent d’éviter ce basculement, et de garder une piscine accueillante, sans mauvaise surprise.
Identifier les causes : algues, déséquilibres et filtration en question
Une piscine verte n’est jamais le résultat d’un seul facteur. Tout commence par une désinfection insuffisante : si le chlore ou le brome viennent à manquer, les algues profitent de la faille. Elles s’installent parfois en quelques heures, surtout si la filtration est trop faible ou si l’eau stagne.
Le pH occupe une place centrale. Hors de la zone 7–7,4, il bride l’efficacité du chlore, qui ne parvient plus à éliminer les bactéries et micro-organismes. Il ne faut pas négliger non plus le TAC et le TH : des valeurs incorrectes déséquilibrent l’ensemble, et favorisent les dérapages.
La filtration assure la santé du bassin. Si elle est sous-dimensionnée, mal entretenue ou trop brève, les impuretés s’accumulent. Les algues y trouvent vite leur compte. Ajoutez à cela des températures élevées et un ensoleillement intense : la photosynthèse s’emballe, accélérant la coloration verte.
Pour garder la maîtrise, pensez à ces leviers :
- Surveillez le taux de chlore : il doit rester stable et adapté à la fréquentation.
- Maintenez le pH dans la bonne plage.
- Adaptez la durée de filtration (8 à 24h) selon la température de l’eau.
- Enlevez régulièrement les débris organiques (feuilles, insectes, poussières).
- Contrôlez le stabilisant (acide cyanurique), qui protège le chlore mais peut freiner son action s’il est trop élevé.
Un entretien rigoureux, des réglages précis et une eau bien brassée limitent fortement le risque de voir les algues prendre le dessus. Chaque paramètre compte : c’est l’ensemble du système qui garantit une eau claire et saine.
Comment retrouver une eau claire rapidement et efficacement ?
Face à une piscine verte, pas question de tergiverser. La réactivité et la méthode font la différence. Commencez par contrôler et réajuster les paramètres de base : pH (entre 7 et 7,4), TAC (80 à 200 ppm), TH (100 à 250 ppm). Cette base solide permet d’optimiser le traitement à venir.
Un nettoyage complet du bassin s’impose : brossez le fond et les parois avec un balai manuel ou un robot pour décrocher toutes les algues. Ramassez les débris flottants pour ne rien laisser à leur appétit. Ensuite, passez à l’offensive : le traitement choc (au chlore, brome ou peroxyde d’hydrogène) pulvérise la majorité des algues et bactéries. Si le bassin est fortement contaminé, un algicide spécifique peut donner un sérieux coup de main.
Activez la filtration en continu (24h) pendant toute la durée du traitement. Nettoyez ou remplacez le filtre si nécessaire : un filtre saturé rend tous les efforts inutiles. Quand les algues ont disparu, ajoutez un floculant pour rassembler les particules résiduelles, que le filtre pourra alors retenir facilement.
À chaque étape, gardez en tête ces points clés :
- Réglez le pH avant de traiter.
- Nettoyez à fond le bassin pour éliminer un maximum d’algues.
- Sélectionnez le traitement choc adapté à votre installation.
- Faites tourner la filtration sans interruption et surveillez l’état du filtre.
- Ajoutez un floculant pour finaliser la clarification après la destruction des algues.
En respectant chaque étape, la clarté revient en quelques jours. L’essentiel est d’ajuster la méthode à la nature du bassin : liner, carrelage, béton ou coque polyester demandent parfois des soins spécifiques, mais la logique reste la même.
Conseils pratiques pour éviter que votre piscine ne redevienne verte
Pour ne pas voir l’eau virer à nouveau, mieux vaut agir en amont. Cela passe par des tests réguliers : surveillez pH, désinfectant, TAC, TH chaque semaine. Ce rythme permet de repérer tout changement et d’ajuster avant que les algues ne s’invitent. La filtration doit fonctionner assez longtemps : adaptez la durée (de 8 à 24h) selon la température de l’eau et le nombre de baigneurs. Une filtration trop courte ou négligée laisse le champ libre aux indésirables.
Pensez également à limiter la quantité de débris organiques. Les feuilles, insectes et végétaux sont de véritables boosters pour les algues. Nettoyez le bassin (fond, parois) chaque semaine, surtout en période de chaleur ou après les orages. Un simple robot ou balai manuel permet de garder la maîtrise.
Pour aller plus loin, ces habitudes font la différence :
- Gardez le pH entre 7 et 7,4.
- Contrôlez régulièrement le taux de chlore ou de brome, en l’ajustant selon les conditions.
- Nettoyez et rincez fréquemment le filtre à sable pour éviter qu’il ne sature.
De plus en plus de propriétaires s’orientent vers des solutions plus douces : le bicarbonate de soude pour stabiliser le pH, le vinaigre blanc pour un nettoyage ponctuel, la paille d’orge qui libère lentement des substances limitant le développement des algues. L’électrolyse au sel, elle, assure une production continue de chlore naturel, moins agressive pour la peau et les yeux. Enfin, couvrir la piscine avec une bâche ou un abri ralentit la photosynthèse et freine la croissance des algues. Autant de gestes simples qui éloignent durablement le spectre de la piscine verte.
Une eau claire n’a rien d’un miracle : c’est le fruit d’une attention continue et de choix adaptés. À chaque baignade, la satisfaction d’un bassin éclatant rappelle que la rigueur paie, et que la piscine peut rester synonyme de plaisir, toute la saison.


